
Au théâtre, et surtout en improvisation, nous recherchons ce moment miraculeux de pure présence. Nous ne sommes plus à la périphérie de nous mêmes : à parler de choses dérisoires, de choses anecdotiques. Nous ne sommes plus comme détachés de nous-mêmes en rigolant avec ironie des choses de la vie. Nous sommes comme reliés, déjà à nous mêmes (à notre cœur et notre âme), et aux autres et au monde. Le temps semble suspendu. Le silence est plus dense, de meilleure qualité. Et comme par magie, tout devient plus simple et plus fluide : les idées, les gestes, les paroles deviennent évidentes. Nous sommes reliés. Et tout à coup, nous prenons plus d’étoffe, plus de densité. Nos corps semblent plus lourd et en même temps plus léger. En tout cas, nous sommes là. En pure présence, moment magique. Et souvent sans nos masques, sans nos illusions. Nous sommes là nus dans notre vérité.