Penser la thérapie : Ulysse ou le voyage vers soi-même

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Que dit de nous le voyage d’Ulysse ? En quoi peut-il être un compagnon de thérapie ?

Ulysse est sans doute le plus illustre des voyageurs et pourtant il n’aime pas voyager. Ce n’est ni un Marco Polo, ni un Christophe Colomb, il ne va pas chercher l’aventure sur des terres lointaines, il voyage par nécessité, par devoir. D’ailleurs lors de son départ pour Troie, il a même simulé la folie pour échapper à cette guerre.

Et à son retour, Ulysse navigue sur la Méditerranée car il n’a qu’une seule idée en tête : retrouver Ithaque et sa famille.
Pendant longtemps, Ulysse m’évoquait plutôt un casanier, un pantouflard. Il incarnait à mes yeux l’antithèse de l’aventure, de la bravoure, avec son idée fixe de retrouver son foyer et sa famille, de ne plus être le héros qui raffole des batailles mais qui préfère retrouver la vie paisible et son quotidien.
Et plus tard, Ulysse m’apparut autrement, il était le héros qui souhaite se retrouver, se recentrer, rejoindre son identité, à la différence des voyageurs « qui partent pour partir » pour citer Baudelaire, des navigateurs qui fuient sans cesse leur réalité, qui ne sont ni ici ni ailleurs.
D’ailleurs Ulysse à travers son voyage, la « journée du retour », nous montre son humanité par contraste à la sauvagerie des monstres tels que les Sirènes, les Cyclopes, les Lotophages… Ulysse incarne le monde civilisé avec son code de l’honneur, son hospitalité, son courage, sa noblesse à la différence des autres personnages et leur violence, leur rouerie.
Avec Ulysse, c’est le choix délibéré de la mortalité. Ulysse renonce à l’immortalité que lui propose Calypso, il préfère retrouver sa condition d’homme à Ithaque même si elle a une fin. Ulysse nous rappelle l’urgence et la nécessité de vivre car nous ne sommes pas mortel, même si parfois nous nous oublions dans des endroits d’immortels tels que l’île des Lotophages, l’île de l’oubli. Il nous rappelle qu’il faut vivre en conséquence de cette réalité de la finitude de la vie et qu’on ne peut pas se prélasser aux côtés de Calypso ou de Circé et à ne rien faire de ses journées. Les Dieux eux sont immortels et peuvent goûter aux plaisirs du Nectar et de l’Ambroisie. Ils ne sont pas pressés.
Ulysse est en étroite relation avec la divinité, je pourrais même dire qu’Athéna est son compagnon de route. Elle est constamment avec lui sur son chemin, à l’aider en cas de besoin. A la différence de Poséidon qui se venge de lui pour avoir blessé son fils le Cyclope. Poséidon est un peu son dieu malfaiteur.
Et je pourrais parler d’une dualité à l’égard de ces deux divinités : Athéna incarnerait le bien et Poséidon le mal, l’une les forces conscientes et l’autre les forces obscures.
Ulysse en partant est celui qui a rompu l’ordre à Ithaque : Pénélope n’a plus de mari, Télémaque n’a plus de père, Laërte n’a plus de fils, et Ithaque n’a plus de maître. Il s’agit un peu du même désordre qu’avec Oedipe où les liens sont eux confondus. A son retour Ulysse rétablit cet ordre propre à tout homme et nous rappelle en quelques sortes l’identité de l’homme grec en lien avec sa famille et son village.
J’ai pu remarquer qu’Ulysse faisait davantage confiance à des hommes simples, à des hommes de la terre. C’est certes un Roi, mais c’est un Roi grec qui a un élevage et qui cultive sa terre. Vous pouvez voir que dans la dernière partie du livre, Ulysse s’allie au porcher et au bouvier pour combattre et chasser les poursuivants.
Je l’ai dit, Ulysse nous parle de l’identité de l’homme grec dans sa Cité, et une caractéristique de plus qui le lie avec sa communauté c’est la mémoire. Le refus de l’oubli et la mémoire de sa terre et des siens. C’est ce qui lie les hommes, et c’est comme cela que l’on reconnait Ulysse à son retour. Il faut d’ailleurs rappeler qu’il a quitté Ithaque pendant 20 ans, l’âge de son fils.
Et donc on reconnait Ulysse grâce à la cicatrise sur sa jambe.
Ulysse c’est le « héros d’endurance », le « rejeton des Dieux », un homme valeureux qui doit sa renommée à ses nombreuses qualités, et c’est aussi un homme sans pitié qui massacre tous les prétendants. Il les enferme tous dans la grande salle de sa demeure, et il les tuent tous.
Voilà je trouvais intéressant de vous parler de ce livre d’Homère et du personnage d’Ulysse, pour tout ce qu’il évoque sur le plan symbolique, en lien avec notre étude de la mythologie.
Ulysse et son voyage nous parle du nôtre, et de notre quête à Être.

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