Souvent les personnes qui approchent l’idée de démarrer une thérapie personnelle sont gênées et se posent de multiples questions : suis je malade ? suis je fou ? suis je marginal ? suis je déréglé ? Ce sont des questions que je me suis également posées. Mais j’aimerais ré-envisager cette question : qui est réellement malade ? qui est réellement fou ?
Celui qui s’interroge sur ses manières d’Être ? celui qui tente de donner un sens à sa vie ? celui qui va chercher un soutien, un accompagnement pour tenter de révéler son être véritable, unique ?
Ou cette société moderne qui pousse les individus à consommer sans cesse ? Cette société dématérialisée où tout devient numérique ? Cette société sans distinction, sans plus aucun particularisme, les villes sont désormais toutes les mêmes aux quatre coins de la planète : avec leur mcdo et leur starbucks ? Cette société où la ville gagne de plus en plus de terrain sur la nature ? Cette société qui n’accompagne plus les individus avec des rituels de passage dans les différentes étapes de leur vie : le passage de l’enfance à l’adolescence, et puis à l’âge adulte; l’accompagnement à la naissance des enfants; l’accompagnement des personnes en fin de vie ? Cette société où la dimension du divin et du sacré disparaît au profit de l’Avoir et du premier degré de la représentation ?
Alors qui est malade ? qui est fou ?
Celui qui va questionner son existence, qui va tenter de repartir du Chaos pour recréer sa vie ? Celui qui va faire appel à un guide; au passeur initiatique vers le monde de l’Inconscient et des Mystères de la vie ?
Ou celui qui va se lever tous les matins pour être le plus performant au travail et qui pourra s’acheter les derniers produits à la mode. Pauvre Sisyphe avec son iphone et son casque sur les oreilles.
Alors est ce nous, seul dans notre coin à nous morfondre, qui sommes malades, alors que le monde tourne ? Ou c’est cette vie dans cette société qui nous rend malade ? Et qui ne joue plus son rôle de soutien et de régulateur de la cohésion sociale ? Et qui n’est plus dans la transmission des rites et d’une structure qui encadre le psychisme ?